Jean-François Blanc . artiste peintre . www.jfblanc.com
Article : Lene Pels Jorgensen |
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Photo: Alex Berliner |
Articles: article : "beyond the limits" par Bruce Helander (en Anglais) |
C’est à l’occasion d’un concours local que Jean-François Blanc expose son travail pour la première fois. L’accueil chaleureux que lui réserve le public ne le prépare d’aucune sorte à la réaction du jury. Ses toiles, en effet, exhibent des nus féminins ; le voilà en fâcheuse posture, pris au piège. Non que les juges soient offusqués. Ils sont au contraire très impressionnés. Trop, pour tout dire! Comment croire que des oeuvres aussi matures sont nées sous le pinceau d’un adolescent, un jeune homme de 17 ans à l’époque! Il ne peut être question pour eux de transiger avec les fondements de ce concours “Jeune peintre”, créé spécifiquement pour les artistes “en herbe”, âgés de moins de 18 ans, en attribuant le 1er prix à un exécutant expérimenté tapi sous une apparence d’enfant. Faut-il préciser que Jean-François Blanc était l’artiste en question, qui depuis l’âge de 11 ans profile le corps humain, sa première source d’inspiration encore aujourd’hui? Tout privé de prix qu’il fut, Jean-François puisa dans cet “incident” une nouvelle bouffée de confiance dans son talent fleurissant. Le corps humain, masculin autant que féminin, a été l’obsession dévorante de Jean-François tout au long de sa carrière; en d’autres mots, son leitmotiv, un challenge sans fin, inspirant une myriade d’interprétations, du figuratif à l’abstrait. JF Blanc caractérise l’essence de son travail comme la capture d’un moment donné plutôt que la restitution du mouvement, son but étant d’amener le sujet aussi bien que l’amateur d’art à faire face à leurs émotions respectives. Dans toutes ses peintures, le public peut ressentir une symbiose entre la vie intérieure et la forme externe. De plus, les émotions dépeintes, qu’elles soient tranquilles ou tourmentées, sont toujours reflétées par, ou étrangement avec, les décors élaborés dans lesquels l’artiste choisit de placer ses sujets. Autrement dit, pour JF Blanc, le soi-disant “arrière plan”est tout aussi fondamental et décisif que son premier plan. En fait, la texture est souvent la fondation même et l’impulsion de son travail. C’est sans surprise que l’on apprend que l’étude de la matière fut au centre de sa formation artistique acquise à l’Académie Yves Derval de La Rochelle qu’il quitta, diplôme en poche, en 1973, après avoir étudié les techniques de “faux fini” et de décors théatraux. Depuis lors, Jean-François Blanc a exposé dans des grandes villes telles que Paris, Lille, Lyon, New York, et Los Angeles où il réside depuis une dizaine d’années. Il a aussi beaucoup voyagé en Amérique du Sud où il a été confronté à l’utilisation combinée de peinture et de papier mâché. Il l’a depuis incorporée à sa palette de techniques, faisant de cette utilisation combinée une partie intégrante de son travail tant pictural que, plus récemment, sculptural. Grandeur nature, ses sculptures sont moulées avec du papier recyclé et de gesso. Peintes, elles donnent l’illusion d’être faites de bronze ou de plâtre. L’influence du papier mâché dans ses toiles l’a conduit à manier la combinaison de l’acrylique et de l'huile, peinture qu’il utilise le plus fréquemment ces derniers temps. Les tons ocres que certains de ses récents travaux arborent, évoquent des paysages primitifs, ravivant des images de cavernes souterraines. Le pouvoir et la mystique séductive créés par ces décors complètent la force et la simplicité de ses sujets. Ayant découvert dans la forme humaine le vecteur idéal pour communiquer tolérance et compassion, Jean-François Blanc cherche à éveiller ces mêmes sentiments chez le spectateur; il offre un miroir plongeant dans l’âme éternelle de l’homme. Lene Pels Jorgensen |
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